L’histoire est racontée par le Bien Public de dimanche dernier.
Ouarda est une femme honnête et courageuse de 43 ans. Elle habite Chenôve et le destin ne l’a jamais épargné. Elle se lève tôt tous les matins pour travailler, afin de pouvoir subvenir aux besoins des 3 enfants qu’elle élève avec son maigre salaire.
Mais voilà, un matin d’octobre dernier, en allant travailler, sa voiture avait disparu, il ne restait plus que des traces de cendres et de la mousse : on lui avait incendié sa modeste voiture. Ouarda part quand même travailler, pensant que sa voiture avait été emmenée à la casse.
Les évènements étaient déjà suffisamment dramatiques mais la pauvre Ouarda, qui n’avait rien demandé à personne, n’en avait pas pour autant fini avec cette affaire.
Elle reçoit avant noël une lettre recommandée d’un garagiste, l’informant que sa voiture était entreposée depuis plus de deux mois, et s’étonnant qu’elle n'ait donné aucune nouvelle. « Vous avez jusqu'au 2 janvier pour récupérer votre véhicule. Passé ce délai, il fera l'objet d'une mise en fourrière, dont les frais seront à votre charge. ». Qui plus est, une facture de 840€ pour la garde de son véhicule (ou de ce qu’il en restait) l’attendait, soit plus d’un mois de salaire.
Avec sa situation financière, il est difficile (même impossible) de payer. Une véritable double peine : la perte de sa voiture qu’elle n’avait pas fini de rembourser, ainsi que le coût pour se débarrasser de l’épave…On peut comprendre qu’elle soit désemparée, désespérée.
Que viens-je dans cette affaire scandaleuse ?
Je connais Ouarda depuis plusieurs années car elle travaille au Centre social des Bourroches. Son histoire m’a énormément touchée. J’ai essayé de l’aider dans ses démarches dans la mesure de mes possibilités.
J’ai dénoncé, avec son accord, cette situation injuste au Bien Public. C’était un moyen de « donner un coup de pied dans la fourmilière ». Il fallait informer les citoyens des conséquences concrètes pour les victimes des incendies de voiture, qui se produisent presque quotidiennement à Chenôve (mais également aux Grésilles).
Pour ma part, je suis révoltée contre les auteurs de ces actes de délinquance qui pourrissent la vie des honnêtes gens des quartiers, mais pour lesquels, milles excuses sont trouvées. Je suis également indignée par le fait que les victimes soient laissées si seules devant ces évènements traumatisants, se faisant rejetées de service en service et d'administration en administration.
La pression médiatique aidant, ma démarche a permis de débloquer cette affaire. Tant mieux pour Ouarda. Depuis dimanche, jour de parution de l’article, comme par hasard, tout commence à bouger, la mairie de Chenôve la convoque, non sans lui faire le reproche d’avoir remué les choses, surtout avec moi… Le Maire pour se dédouaner se retranche courageusement derrière l’Etat. Le garagiste devient plus conciliant, l’assurance va voir ce qu’elle peut faire…
Le plus marquant a été les réactions, suite à cet article, des habitants de Chenôve, qui furent nombreux à témoigner à Ouarda leur sympathie et leur solidarité. Leur générosité a en effet de quoi remonter le moral !
Anne-Marie
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